À l’aube de 2025, les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) reviennent sur le devant de la scène. Après deux années chahutées par la hausse des taux d’intérêt, les investisseurs redécouvrent la solidité de la pierre-papier.
Les turbulences passées ont assaini le marché, et la baisse des taux directeurs de la BCE, combinée à la chute des rendements des livrets d’épargne, redonne un net avantage à l’immobilier collectif. Dans un contexte où la recherche de stabilité prime, les SCPI retrouvent des couleurs et affichent des rendements qui ne laissent pas indifférents.
Un marché en reconstruction, mais des rendements déjà solides
Les années 2022 à 2024 ont mis les SCPI à rude épreuve. La remontée des taux a ralenti les transactions immobilières et fait baisser la valeur de certaines parts, notamment dans le secteur des bureaux et des commerces. Pourtant, cette phase de correction a permis de réajuster les prix à des niveaux plus réalistes, créant un nouveau point d’entrée attractif.
En 2024, le rendement moyen des SCPI s’est établi autour de 4,7 %, un chiffre honorable compte tenu du contexte économique. Depuis le début de 2025, les premiers bilans confirment la tendance : les SCPI de rendement classiques affichent désormais des taux de distribution compris entre 4,5 % et 6 %, tandis que les plus dynamiques atteignent ponctuellement 7 % voire 8 %. La reprise des transactions et la stabilisation des prix locatifs laissent espérer un second semestre encore plus favorable.
Marc, 42 ans, cadre dans la finance
Le rendement réel : ce que gagnent vraiment les épargnants
Derrière les rendements bruts séduisants, le rendement réel dépend de plusieurs paramètres. D’abord, les frais d’entrée (souvent autour de 8 % à 10 %) pèsent sur la rentabilité à court terme. Ensuite, la fiscalité joue un rôle majeur : les revenus des SCPI sont imposés comme des revenus fonciers, soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Pour un rendement brut de 5,5 %, un investisseur imposé à 30 % peut ainsi percevoir un rendement net réel avoisinant 3 % à 3,5 %.
Il faut également tenir compte de la valeur des parts, qui peut évoluer à la hausse comme à la baisse. En cas de revalorisation des actifs, le rendement global s’apprécie grâce à la plus-value potentielle. À l’inverse, une baisse du marché peut rogner les performances. C’est pourquoi le taux de rendement interne (TRI), calculé sur plusieurs années, reste le meilleur indicateur de la performance réelle d’une SCPI.
Quelles perspectives pour 2025 ?
L’année 2025 s’annonce comme celle du retour à la normalité. La baisse des taux directeurs stimule les transactions, les loyers progressent et la demande locative se maintient dans de nombreux secteurs. Les SCPI axées sur la santé, la logistique, les data centers ou encore l’immobilier industriel affichent de belles perspectives, portées par des besoins structurels et des baux de longue durée.
Les SCPI les plus prometteuses en 2025
- Santé : portée par le vieillissement de la population et la stabilité des loyers.
- Logistique : soutenue par le boom du e-commerce.
- Data centers : secteur en plein essor avec la digitalisation massive.
- Industriel : retour en force grâce à la relocalisation de certaines activités.
Certaines SCPI adoptent des stratégies opportunistes, profitant de la baisse des prix pour acquérir des biens décotés. D’autres innovent avec des modèles sans frais d’entrée, ou misent sur la diversification européenne pour lisser les risques.
Malgré tout, la prudence reste de mise : les rendements élevés s’accompagnent souvent de risques accrus (vacance locative, secteurs spécifiques, manque de liquidité). Les performances passées ne garantissent rien, mais pour les investisseurs patients et bien informés, 2025 pourrait marquer le début d’un nouveau cycle favorable à la pierre-papier.
La pierre-papier ne promet pas de miracle, mais elle confirme son statut de placement à rendement stable et lisible. En 2025, elle s’impose à nouveau comme une alternative crédible face à l’épargne classique.