Le marché immobilier français entame une nouvelle phase, marquée par des évolutions contrastées et des dynamiques inédites.
Entre regain d’activité, incertitudes persistantes et adaptation des acteurs, l’immobilier se transforme en profondeur. Les tendances récentes dessinent un paysage en mutation, où les opportunités côtoient les défis pour les acheteurs, vendeurs et investisseurs.
À l’aube de 2026, l’attention se porte sur les signaux de reprise, la résilience des différents segments et la capacité du secteur à s’adapter à un environnement économique et réglementaire en constante évolution.
Reprise progressive du marché immobilier ancien et dynamique en province
Après une période de repli, le marché immobilier ancien montre des signes de redressement en 2025, particulièrement en province où l’activité repart plus nettement qu’en Île-de-France.
Les prix y progressent dans près de deux tiers des villes, contrastant avec la stagnation observée en région parisienne. Le point bas atteint à l’automne 2024 semble désormais dépassé, même si la reprise reste mesurée, freinée par l’incertitude politique et la hausse des droits de mutation.
Les acheteurs et vendeurs font preuve de prudence, mais la dynamique provinciale, soutenue par une demande plus soutenue, laisse entrevoir une stabilisation progressive du marché, malgré un contexte fiscal et économique encore incertain.
Marché du neuf : crise persistante pour la promotion, rebond des maisons individuelles
En 2025, le marché du neuf affiche une reprise contrastée. Tandis que la promotion immobilière reste en grande difficulté, avec des ventes au plus bas et une demande en berne, le segment des maisons individuelles connaît un net redémarrage.
Ce rebond s’explique en partie par l’élargissement du prêt à taux zéro depuis avril, qui facilite l’accès à la propriété pour de nombreux ménages. Les autorisations de construire ont bondi de 28 % sur six mois, entraînant une hausse de 9 % des mises en chantier.
Toutefois, cette embellie reste concentrée sur l’habitat individuel, alors que les programmes collectifs peinent à retrouver leur public, accentuant la fracture au sein du marché du neuf.
2026 : Vers un découplage entre ancien et neuf sous l’effet des taux
En 2026, la légère remontée des taux d’intérêt, attendue autour de 3,35 % pour les nouveaux crédits, devrait accentuer la divergence entre marché ancien et neuf.
L’ancien, déjà fragilisé par un contexte économique tendu et la hausse du chômage, pourrait voir son activité ralentir, avec des prix quasi stables (+0,7 % anticipé). Le neuf, quant à lui, ne profiterait du rebond que sur le segment des maisons individuelles, tandis que la promotion collective resterait atone.
Bailleurs privés : entre désengagement croissant et professionnalisation de la gestion
En 2025-2026, les bailleurs privés traversent une période de profondes mutations. Confrontés à une fiscalité jugée de plus en plus lourde et à des exigences accrues en matière de performance énergétique, un quart d’entre eux envisage désormais de se retirer du marché locatif, contre seulement 23 % prêts à investir.
Cette tendance s’accompagne d’une professionnalisation accrue de la gestion locative : près d’un propriétaire sur deux confie désormais son bien à un professionnel, signe d’une volonté de sécuriser les revenus et de limiter les risques.
Toutefois, la complexité réglementaire, la crainte des sanctions liées au DPE et la rentabilité en berne alimentent les inquiétudes, poussant de nombreux investisseurs à reconsidérer leur engagement.