Le budget de la Sécu bouleversé au Sénat, des millions de retraités et d’assurés dans l’incertitude

Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 suscite de vifs débats et cristallise les tensions entre les différentes instances politiques.

Entre ajustements budgétaires, mesures sociales controversées et réformes fiscales, chaque décision prise façonne l’avenir du système de protection sociale en France.

Les arbitrages opérés au Sénat, les désaccords persistants avec l’Assemblée nationale et les enjeux financiers majeurs laissent entrevoir une année charnière pour l’équilibre des comptes sociaux et la préservation des droits des assurés.

Les prochaines étapes s’annoncent décisives pour l’ensemble des Français.

Déficit de la Sécurité sociale : état des lieux et objectifs pour 2026

À l’approche de 2026, le déficit de la Sécurité sociale cristallise les tensions entre gouvernement, Assemblée nationale et Sénat. Selon les projections de l’exécutif, le solde devrait s’établir à 17,6 milliards d’euros, proche de l’objectif initial de 17,5 milliards.

En revanche, l’Assemblée nationale, lors de la première lecture, anticipait un déficit supérieur à 24 milliards, tandis que le Sénat, après amendements, ramène ce chiffre sous la barre des 20 milliards.

 

Réforme des retraites : mesures phares et impacts financiers

Au cœur des débats parlementaires, la suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2028, initialement votée à l’Assemblée, a été supprimée par le Sénat, mais pourrait être réintroduite.

 

Cette mesure permettrait à la génération 1964 de partir à 62 ans et 9 mois, avec 170 trimestres cotisés, au lieu des 63 ans et 171 trimestres prévus. L’élargissement aux carrières longues et aux personnes nées début 1965 accentue son impact.

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Le coût budgétaire est estimé à 300 millions d’euros en 2026 et 1,9 milliard en 2027. Pour les assurés concernés, ce report offrirait un répit, mais l’incertitude politique maintient la précarité des règles de départ à la retraite.

J’ai cotisé toute ma vie et je ne comprends plus exactement à quel âge je pourrai partir à la retraite. Cette incertitude me stresse au quotidien.Claire, 45 ans, enseignante

Fiscalité, congé de naissance et dépenses de santé : points de friction et avancées

Les débats sur la fiscalité opposent les deux chambres : la hausse de la CSG sur les revenus du capital, supprimée au Sénat mais soutenue à l’Assemblée, pourrait rapporter 2,8 milliards d’euros.

 

La surtaxe sur les mutuelles, source d’inquiétude pour les assurés, a été rétablie par le Sénat pour générer un milliard d’euros. Côté entreprises, l’extension de la déduction des cotisations patronales sur les heures supplémentaires fait consensus.

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Pour les familles, le nouveau congé de naissance, offrant deux mois supplémentaires par parent, marque une avancée sociale.

Pouvoir bénéficier de deux mois supplémentaires pour mon congé parental change vraiment la manière dont je peux m’organiser avec ma compagne. C’est un vrai soulagement.Julien, 32 ans, père de famille

Enfin, l’Ondam, jugé trop ambitieux par le Sénat, reste un point de crispation, illustrant les tensions sur le financement du système de santé.

Prestations sociales et franchises médicales : arbitrages et controverses

La revalorisation des pensions et prestations sociales divise profondément les institutions. Le gouvernement, soucieux de redresser les comptes, proposait un gel généralisé, susceptible d’économiser 3,6 milliards d’euros en 2026.

L’Assemblée nationale a rejeté cette mesure, tandis que le Sénat l’a partiellement rétablie, épargnant toutefois l’AAH et les petites retraites, pour un gain réduit à 1,9 milliard.

Parallèlement, l’élargissement et le doublement des franchises médicales, envisagés par l’exécutif, suscitent une vive opposition, tant à l’Assemblée qu’au Sénat, en raison de leur impact direct sur les patients. Enfin, la surtaxe sur les mutuelles, oscillant entre suppression et rétablissement, alimente les craintes d’une hausse des cotisations pour les assurés.