Mutuelle obligatoire à la MGEN en 2026 : ce qui va changer pour les agents de l’Éducation nationale

La protection sociale complémentaire des agents de l’Éducation nationale s’apprête à connaître un bouleversement majeur. Dès 2026, une nouvelle mutuelle collective s’imposera à la grande majorité des personnels, suscitant de nombreuses interrogations et inquiétudes.

Entre perte de liberté de choix, hausse des cotisations, garanties jugées insuffisantes et exclusion de la prévoyance, cette réforme fait déjà couler beaucoup d’encre. Les réactions syndicales et politiques se multiplient, tandis que les agents s’organisent pour faire entendre leur voix face à une mesure perçue comme imposée et inégalitaire.

Nouvelle affiliation obligatoire à la MGEN : comprendre la réforme de la protection sociale complémentaire

À compter du 1er mai 2026, tous les agents de l’Éducation nationale devront obligatoirement adhérer à la complémentaire santé collective gérée par le groupement MGEN-CNP Assurances.

Cette mesure s’inscrit dans la vaste réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) de la fonction publique d’État, voulue par le gouvernement pour harmoniser les garanties et renforcer la participation financière de l’employeur, désormais fixée à 50 % de la cotisation.

 

 

Désignée à l’issue d’un appel d’offres, la MGEN, déjà gestionnaire du régime de Sécurité sociale des enseignants, devient l’unique interlocuteur, remplaçant la diversité des mutuelles précédemment accessibles.

 

Perte de liberté, garanties en baisse et coût en hausse : les agents dénoncent une réforme pénalisante

De nombreux témoignages font état d’une hausse significative des cotisations : Evelyne, institutrice, évoque « une quarantaine d’euros supplémentaires par mois » pour des remboursements moindres, notamment sur les soins dentaires, optiques ou orthophoniques.

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Pour obtenir des garanties équivalentes à leur ancienne couverture, certains agents constatent une augmentation de 20 % de leur facture annuelle. Par ailleurs, la prévoyance, désormais exclue du contrat collectif, devra être souscrite séparément, alourdissant encore la facture.


Avec l’obligation de passer par la nouvelle mutuelle, je me retrouve avec une cotisation qui grimpe alors que mes remboursements en dentaire sont moins bons. J’ai vraiment l’impression qu’on m’impose un service qui ne correspond pas à mes besoins. 
Marc, 42 ans, professeur de sciences

À titre de comparaison, d’autres ministères bénéficient de contrats collectifs offrant de meilleures garanties pour un coût similaire.

Procédure d’affiliation, dispenses et points de vigilance

La campagne d’affiliation débutera entre octobre 2025 et mars 2026, chaque agent recevant un courriel sur sa messagerie professionnelle pour entamer un parcours digital d’adhésion. Il faudra fournir une attestation de droits Sécurité sociale et un RIB.

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Le délai pour finaliser l’affiliation est de 21 jours ; passé ce terme, l’agent sera affilié d’office, sans option supplémentaire, et la cotisation sera prélevée automatiquement.

Des dispenses sont possibles, notamment pour les agents déjà couverts par un autre contrat collectif obligatoire ou la complémentaire santé solidaire, sur présentation d’une attestation sur l’honneur.

En cas d’oubli ou de non-affiliation, l’absence de coordonnées bancaires bloque tout remboursement, exposant l’agent à une double pénalité.

Réactions syndicales et mobilisation : critiques sur la gestion et soupçons de privatisation

Face à la réforme, les syndicats et plusieurs responsables politiques dénoncent une mesure imposée sans réelle concertation, pointant une atteinte à la liberté de choix des agents et des garanties jugées inférieures à celles d’autres ministères.

Le Snes-FSU regrette la rupture des solidarités intergénérationnelles et l’aggravation de la marchandisation de la santé, tandis que le député Paul Vannier (LFI) alerte sur le risque de privatisation, la MGEN étant adossée à un partenaire privé.


 Les agents nous disent tous la même chose : ils perdent en liberté et en qualité. Cette réforme crée un sentiment d’injustice et accentue les inégalités entre ministères. 
Claire, 51 ans, déléguée syndicale

Les opposants soulignent également l’inégalité de traitement entre ministères et la hausse des coûts pour les agents. Des appels à renégociation se multiplient, accompagnés de collectes de témoignages et de pétitions en ligne pour exiger une réforme plus équitable.