L’essor des voitures électriques bouleverse le paysage automobile français, attirant de plus en plus d’automobilistes séduits par les nouvelles offres et les aides à l’achat.
Mais alors que le marché franchit des seuils historiques, de nouvelles mesures fiscales pourraient bientôt venir changer la donne.
Entre incitations à l’électrification et réflexion sur la fiscalité routière, les prochains mois s’annoncent décisifs pour les conducteurs et les acteurs du secteur.
Une évolution qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la mobilité électrique en France.
Contexte et évolution du marché des véhicules électriques en France
Le marché des voitures électriques connaît une progression remarquable en France, franchissant pour la première fois le seuil symbolique de 26 % des nouvelles immatriculations en novembre 2025.
Cette dynamique est largement soutenue par le succès du leasing social, qui facilite l’accès à ces véhicules pour les ménages modestes, et par l’obligation imposée aux entreprises d’électrifier au moins 20 % de leur flotte.
Toutefois, ce boom des électriques contraste avec la morosité du marché automobile global, toujours en retrait de près de 23 % par rapport à 2019, conséquence directe de la crise sanitaire et d’un climat économique incertain qui freine la reprise des ventes traditionnelles.
La transition électrique, un défi pour les recettes fiscales de l’État
La montée en puissance des véhicules électriques bouleverse l’équilibre budgétaire de l’État, historiquement dépendant des taxes sur les carburants, qui représentent plus de la moitié des recettes issues de la fiscalité automobile.
Or, la consommation de carburant a reculé d’environ 3 % en deux ans, réduisant d’autant les rentrées fiscales. Face à cette érosion, plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, ont déjà instauré une taxe au kilomètre pour les voitures électriques.
En France, l’idée d’une contribution spécifique gagne du terrain, afin de compenser la perte de revenus et d’assurer le financement de l’entretien des infrastructures routières, utilisées par tous les véhicules, quelle que soit leur motorisation.
Exemples internationaux et perspectives d’application en France
Au Royaume-Uni, une taxe au kilomètre pour les véhicules électriques entrera en vigueur en 2028, fixée à environ deux centimes par kilomètre parcouru, soit près de 300 euros annuels pour un usage moyen.
L’Islande et la Nouvelle-Zélande appliquent déjà des dispositifs similaires, justifiant ces mesures par la nécessité de compenser la baisse des recettes issues des carburants et d’assurer l’entretien du réseau routier.
En France, l’instauration d’une telle taxe est à l’étude, motivée par la transition énergétique et la volonté d’équité fiscale entre conducteurs.
Les modalités restent à définir, mais l’État met en avant la justice contributive et la pérennité du financement des infrastructures comme arguments principaux.
Conséquences et interrogations pour les consommateurs français
L’éventuelle introduction d’une taxe au kilomètre sur les véhicules électriques suscite de nombreuses interrogations chez les automobilistes français.
Si cette mesure vise à garantir l’équité fiscale et à compenser la baisse des recettes sur les carburants, elle pourrait freiner l’essor de la demande, notamment chez les ménages modestes séduits par le leasing social.
Certains consommateurs pourraient différer leur achat ou se tourner vers d’autres solutions de mobilité, redoutant une hausse du coût d’usage.
Cette perspective soulève également la question de la cohérence des politiques d’incitation, alors que les bonus à l’achat restent attractifs.
L’avenir du marché dépendra donc de l’équilibre entre fiscalité, soutien public et acceptabilité sociale de ces nouvelles mesures.